Sur la « Trilogie coréenne de Hong Sang-soo » (en passant par Arcimboldo et Manet)
par Adrien GOMBEAUD 
« Les hommes sont comme des fleurs
Qui naissent et vivent en pleurs
Et d’heure en heure se fanissent. »
Mathurin Reigner (1573-1613), Stances.
De sombres aléas commerciaux ont donné naissance cet hiver à un objet cinématographique étrange et passionnant : la « Trilogie coréenne de Hong Sang-soo ». En effet, les trois films du cinéaste réalisés en 1996 (Le jour où le cochon est tombé dans le puits), 1998 (Le pouvoir de la province de Kangwôn) et 2000 (La vierge mise à nu par ses prétendants) sont sortis ensemble en France le même jour, le 28 février, dans les mêmes salles, partageant les mêmes affiches. Presque tous les critiques ont donc consacré un seul et unique article pour parler de trois œuvres distinctes dans la forme et dans le temps. Cette sortie força ceux qui suivaient l’auteur depuis de nombreuses années, à porter sur son œuvre un regard particulier, à essayer de tisser des liens entre les films. Et si finalement ces films qui ne racontent pas une histoire isolée, n’étaient que des anecdotes plus ou moins ficelées et interchangeables… Les détails peuvent-ils librement circuler de films en films composant et décomposant un nombre infini de figures ? La trilogie serait alors une unité parfaite car parfaitement décomposable.